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26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 15:41

     Le nom de Hochfelden (67) apparaît pour la première fois en 816. Réginold, scribe d'origine romaine et greffier de justice, rédige à " HOCFELDIs " un acte de donation en faveur de l'abbaye de Wissembourg, Hochfelden était un établissement important et un lieu de justice au temps des Carolingiens. Outre " HOCFELDIS " (en langue romane) nous retrouvons le nom de Hochfelden avec une orthographe changeante : "HOFFELDEN" en 823.
     En 1512, les Statuts de Hochfelden sont signés par le bailli impérial de Haguenau et le comte d'Ochsenstein : ils régiront la vie du bourg sur le plan civil et pénal. L'administration et la justice sont à la charge d'un prévôt ou écoutête (Schultheiss) et d'un tribunal local (Gericht) composé de huit échevins élus qui siègent à la halle publique (gemeine Laub) Les bénéfices de l'église Saints-Pierre-et-Paul (située à l'intérieur du château) et de la chapelle Saint-Wendelin (reconstruite en 1435) reviennent à l'abbaye de Neuwiller.

     Jusqu'au milieu du XIX' siècle, Hochfelden forme une entité économique complète. Le village peut se suffire à lui-même pour la production de la nourriture, la construction des maisons, la confection des meubles et des vêtements ainsi que la fabrication des outils et des instruments agricoles. En effet, l'agriculture, l'élevage et l'exploitation des forêts et des carrières des environs (argile, sable, calcaire, gypse) fournit les matières premières de toutes les activités du bourg. On cultive les céréales traditionnelles (blé, orge, seigle, avoine), mais aussi la vigne, la pomme de terre, le tabac, le colza, le chanvre, le lin, la garance, et bien sûr le houblon : de quoi faire travailler de nombreux artisans (huiliers, cordiers, tisserands, teinturiers, brasseurs...). Il existe encore de nos jours un grand comptoir agricole, construit en bordure de voie ferrée..là ^même ou devrait passer le futur TGV.

     L'élevage nourrit la population mais aussi fournit les peaux au tanneur, la laine au tisserand, la graisse au fabricant de chandelles et de savon, sans oublier la force motrice pour les travaux agricoles. Le bois provenant des forêts est travaillé dans les ateliers des charrons, tonneliers, charpentiers, menuisiers et tourneurs. Enfin le potier et les tuiliers-briquetiers trouvent de l'argile en quantité suffisante. Bois, briques, tuiles, sable, pierres de taille, chaux, plâtre, tous les matériaux de construction sont à la disposition de nos maçons. La Zorn fait tourner les moulins et la main d'oeuvre est abondante.

     Après d'importants changements dans l'aspect du bourg au début du XII siècle (démolition du château, reconstruction pour la cinquième fois de l'église paroissiale en conservant toujours sa tour romane du XII', construction de l'école de garçons sur l'emplacement de l'ancienne halle publique...), deux grands chantiers ont non seulement modifié l'aspect du paysage mais entraîné la transformation de toute la vie économique de Hochfelden : la ligne de chemin de fer, Strasbourg-Paris et le canal de la Marne-au-Rhin (1853), de là même ou j'ai pris ces photos.... 

En 1890, le brasseur Alfred Metzger fait l'acquisition d'une machine à vapeur qui produit la première électricité à Hochfelden et, à partir de 1896, son gendre Louis Haag peut brasser et produire une bière de qualité égale toute l'année grâce au froid artificiel : la brasserie, activité artisanale traditionnelle de Hochfelden depuis le IX' siècle, devient une industrie (15 ouvriers en 1900, 65 en 1939)..... Il ne reste maintenant qu'une brasserrie connue sous le nom de METEOR.

     Et oui, en Alsace, tout se termine par une bière...

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commentaires

L
bien comme article nos histoires se rejoignent dans les dates les châteaux disparus où en ruines mais l'est de la France je ne connaît pas<br /> a bientôt
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