Construit en 1670 par Louis Le Vau, le Trianon de Porcelaine sera habillé de faïences bleues et blanches "à
la chinoise". Il comprendra un pavillon principal et quatre pavillons secondaires.
Hardouin-Mansart sera chargé de la construction du Trianon de marbre en 1687, à l'emplacement des anciens bâtiments qui seront détruits. Il
dessinera un "petit palais de marbre et de porphyre avec des jardins délicieux" en respectant les indications de Louis XIV très impliqué dans le projet. Ce dernier sera à l'origine de la loggia
réunissant les bâtiments du Nord et du Midi, ouverte sur le jardin par une colonnade, abusivement qualifiée de péristyle par le souverain.
Conçu comme un hôtel à la française, entre cour et jardin, ce petit palais d'un seul niveau est
très influencé par l'architecture italienne. Le toit plat est dissimulé par une balustrade autrefois agrémentée de figures allongées, de groupes d'enfants et de vases. Les façades, en pierre
blonde sculptée sont ornées de pilastres de marbre du Languedoc.
L'entrée de la cour
comprend un "saut de loup" et une grille assez basse pour dégager la perspective. L'aile latérale gauche est bordée par la cour des Offices et celle de droite, plus importante pour protéger du
froid les fleurs du parterre haut, le Jardin du Roi. L'aile du nord est prolongée, en retour d'équerre, par le Trianon-sous-Bois réservé au chef de l'Etat depuis Charles de Gaulle. Louis XIV y
logera sa belle-soeur, la princesse Palatine, son gendre, le duc de Chartres, sa fille, la duchesse de Bourbon. Louis-Philippe l'attribuera à son fils cadet et le tsar Pierre le Grand y logera en
1717.
Le palais, occupé par Napoléon entre 1805 et 1815 qui le remeublera, sera ensuite désaffecté. De Gaulle prendra l'initiative, en 1963 de le
remettre en état afin d'y héberger les hôtes de la République. Les glaces, les parquets seront soigneusement restaurés, les soieries, les rideaux, les tapis ont été retissés à l'ancienne. Les
peintures, dispersées en 1791, seront replacées. Les appartements, qui ont conservé leur décor de l'époque de Louis XIV, renferment aujourd'hui le mobilier mis en place à l'époque de Napoléon
Ier.